Prendre soin de mes cheveux comme d’une œuvre d’art
Elle a fait de son univers de rêves de lilas sa marque de fabrique au point d’en devenir elle-même l’objet. « Elle », c’est l’artiste-peintre Natacha Birds, dont les créations oniriques enchantent des dizaines de milliers d’adeptes, en illustrations, photographies ou vidéos, et toujours dans un nuancier de violet. Autant de fenêtres ouvertes sur un monde qu’elle incarne jusqu’à la pointe de ses cheveux colorés, en lilas bien sûr.
Votre univers créatif est connu pour son onirisme et ses nuances de violet.
Qu’est-ce qui vous inspire ?
J’ai expérimenté avec beaucoup de médiums différents depuis mon adolescence. Mais le fil conducteur a toujours été une certaine poésie du quotidien. J’aime révéler la beauté des choses qui nous entoure, sublimer une simplicité en l’élevant de manière artistique. Dernièrement, ce sont les femmes et les fleurs qui sont venues se fondre dans cet univers. Il y a un parallèle esthétique entre le corps et la fleur, assurément, mais aussi l’idée de la pluralité, de la diversité et d’une vulnérabilité qui cache une force. Côté couleurs, adopter une logique de pantonier m’a toujours aidé, et je me retrouve dans les gammes de violet et de lilas ; ce sont des nuances qui semblent sortir d’un rêve.
Il y a un parallèle esthétique entre le corps et la fleur.
Ces expérimentations et cet univers coloriel, c’est quelque chose que l’on retrouve sur vos cheveux. Les voyez-vous comme une extension de votre expression artistique ?
J’aime me considérer comme un prétexte à la photographie. J’arrive à me dissocier sur les photos et les réseaux de celle que je suis en réalité. Les cheveux ont une qualité graphique qui m’a toujours fascinée : leur mouvement, leur texture, leur couleur… Alors, forcément, entre mon amour pour la peinture, la photographie et la couleur, il fallait qu’à un moment donné, tout cela se rejoigne sur ma tête ! Ma toute première coloration je voulais un violet, bien entendu. Je suis ressortie de chez le coiffeur avec un bleu turquoise après neuf heures de torture ! J’ai compris de suite qu’il allait falloir que je prenne grand soin de mes cheveux si je voulais continuer à les colorer. Un peu comme mes œuvres finalement ! Depuis, je tente quelque chose chaque année, en fonction de mes inspirations du moment, de ce sur quoi je travaille. Mes cheveux colorés me permettent de prolonger la construction de l’univers artistique que j’entame avec mes peintures en devenant moi-même un sujet de cet univers.
J’ai compris de suite qu’il allait falloir que je prenne grand soin de mes cheveux si je voulais continuer à les colorer.
Les colorations et décolorations doivent être éprouvantes pour vos cheveux. Comment avez-vous appris à en prendre soin ?
Je suis de la génération Internet alors j’ai été me documenter un maximum auprès de filles qui faisaient la même chose que moi. Et puis j’ai pris conseil auprès de chacun des coiffeurs chez qui j’ai été. J’ai vécu à Paris, à Barcelone, dans le sud-ouest de la France, et j’ai pas mal voyagé notamment en Asie. J’ai pris çà et là les astuces qui semblaient marcher pour moi pour faire mon propre mix. Et, il y a quatre ans, je suis tombé sur la gamme Okara Color. Depuis, je ne m’en sépare plus ! Mais l’astuce la plus efficace ça a été de prendre le temps. Espacer les colorations, ne pas me ruer sur la première idée qui me passe par la tête, laisser à mes cheveux le temps de se reconstruire et les écouter. Là aussi j’y vois un parallèle avec le processus créatif : il faut laisser les choses se faire, laisser le temps à l’imaginaire de se construire, essayer, accepter d’échouer, recommencer, assembler patiemment toutes les pièces d’un grand puzzle pour en faire quelque chose d’uniquement moi !